À propos de moi
Chanter - cela a toujours été mon rêve. Un rêve doux, vibrant, presque douloureux — de ceux qu’on garde dans un coin du cœur, comme un secret trop fragile pour le monde. Car la la vie impose son cadre, ses circonstances, ses clichés, son époque et son lieu. Dans la Russie des années 90, devenir chanteuse n’était pas un choix considéré comme respectable — surtout dans une famille arménienne traditionnelle comme la mienne.
Alors, j’ai choisi une autre langue : celle des mots. Le journalisme est devenu mon refuge. Mon souffle. Un art de la vérité entre deux silences, de la délicatesse qui ose soulever les tabous, de l’écoute offerte à ceux qu’on n’entend jamais. C’est aussi l’opportunité de rancontrer des êtres extraordinaires. Parmi eux, Charles Aznavour. Cette rencontre a bouleversé ma vie d’une manière si profonde — que jamais je n’aurais osé l’imaginer.
Interview bouleversante avec Charles Aznavour
Mouriès, en Provence. Une route étroite, une grille jaune encadrée par deux lions de pierre, et la maison de Charles Aznavour. Il m’a accueillie en chemise bleue, ses lunettes de soleil glissées dans la poche. L’interview a duré deux heures, mais elle s’est étendue sur toute une vie.

Je garde encore précieusement un mot de Sergueï Nikolaïevitch, mon rédacteur en chef : « Kristina, merci pour cette magnifique interview. L’une des meilleures de ce numéro. » Ces quelques lignes ont été pour moi un moteur. .C’est lui aussi qui m’a dit un jour : « Écris. Et ne t’arrête jamais. »


J’ai cessé d’écrire des articles .Et parfois, j’ai cru me trahir. Mais aujourd’hui, je le comprends : je n’ai jamais vraiment arrêté d’écrire. J’ai simplement echanger la plume contre la voix. Le papier contre un micro.

Ma première interview avec Charles Aznavour s’est transformée en une histoire de vie — ma vie dans laquelle je continue de raconter, de transmettre, de chanter.A travers les projets de la Fondation. A travers ses chansons. A travers les pages encore à écrire de notre histoire familiale. Et si vous voulez savoir comment tout a commencé, cette rencontre — comme tant d’autres — est à découvrir ici.
Interviews
Pour interviewer Penélope Cruz, j’ai pris un avion pour Madrid le jour même. Pour Gérard Depardieu, il a fallu deux mois d’attente.
Le journalisme m’a appris l’essentiel : savoir reconnaître l’instant et le saisir sans hésiter.

Chaque entretien est une plongée dans l’inconnu — guidée par l’intuition, portée par la curiosité, à la recherche de cette vérité discrète qui se cache souvent entre les lignes. Les histoires les plus sincères ne s’imposent pas. Elles se révèlent peu à peu,à celui ou celle qui sait vraiment écouter.

Quelques-unes d’entre elles vous attendent ici
pour Forbes
pour Snob.ru
pour Snob.ru
pour Snob.ru
pour Snob.ru
pour Snob.ru
pour Snob.ru
Questions à Kristina
Q
Quel est le plus important conseil que vous a donné Charles Aznavour ?
A
Il ne donnait jamais de conseils directs. Mais un jour, en route vers la cérémonie où l’on allait dévoiler son étoile sur le Walk of Fame à Hollywood, il a murmuré en arménien, dans la voiture : « Ur eink, ur ekank » — « Où nous étions, et où nous en sommes. » Ces mots résument à mes yeux toute sa philosophie de vie. Ne jamais oublier d’où l’on vient. Mesurer le chemin parcouru. Et rester fidèle à ce que l’on est profondément. C’est le plus beau conseil qu’il m’ait offert — sans le savoir.
Q
Comment votre parcours de journaliste a-t-il influencé votre rôle de directrice de la Fondation Aznavour et votre chemin de chanteuse ?
A
Le journalisme apprend à voir au-delà des apparences. À écouter attentivement, à comprendre les blessures invisibles, les silences pleins de sens. C’est un regard que je garde encore aujourd’hui — dans la direction de la Fondation, où il faut saisir les besoins réels, et surtout, s’entourer de personnes qui partagent vos valeurs. Pour moi, chanter, c’est simplement une autre forme de journalisme. Surtout lorsqu’il s’agit des chansons d’Aznavour — elles parlent d’amour, de trahison, de peur, de désillusions… de tout ce que la vie contient de vrai. La seule différence, c’est que dans une chanson, on n’a pas besoin de choisir ses mots : on y met l’émotion, à nu, sans filtre.Pour moi, chanter, c’est une conversation intime avec chaque personne dans la salle.Et c’est aussi une incroyable source de guérison.
Q
Comment conciliez-vous votre carrière, votre rôle de mère et vos engagements ?
A
L’équilibre parfait n’existe pas. Quand on avance dans un domaine, un autre en pâtit. Pendant longtemps, j’ai essayé de tout faire — d’être partout à la fois. Mais à force de se disperser, on finit par s’oublier. Et un jour, le corps vous arrête. Aujourd’hui, j’ai compris qu’il faut apprendre à déléguer, à faire confiance à une équipe solide, et à s’autoriser — parfois — à se consacrer pleinement à un seul rôle à la fois. Il faut aussi apprendre de ralentir. Être plus douce avec soi-même. Et accepter qu’on ne peux pas à être parfaite partout, siemplement parce que nous sommes humaine.
Q
Pourquoi ne chantez-vous que les chansons de Charles Aznavour ?
R
Parce que je crois profondément qu’il est l’un des plus grands auteurs-compositeurs de notre siècle. Ses paroles, d’une finesse et d’une profondeur inégalées, semblent toucher l’âme à chaque vers, et ses mélodies vibrent comme un écho intime au fond du cœur. Pourquoi chercher ailleurs alors que tant d’auditeurs n’ont pas encore découvert l’entièreté de son œuvre ni sa portée émotionnelle ? J’ai donc choisi de traduire ses chansons en russe, pour offrir au public russophone (et par ricochet aux pays de la CEI) la beauté et la vérité de son art, telles qu’il les a elles-mêmes ressenties.
Q
De nombreux artistes reprennent Aznavour ; lequel admirez-vous le plus, et qui vous semble le plus proche de son interprétation ?
R
Aznavour lui-même répétait qu’« aucune copie ne peut égaler l’original ». C’est pourquoi je me détourne des imitateurs qui cherchent à reproduire son geste ou son timbre : ils ne feront jamais mieux que lui. Il appréciait au contraire la fraîcheur des nouvelles voix et l’audace des mouvements contemporains. À mes yeux, nul intérêt à ressembler à quelqu’un d’autre ; l’enjeu est d’apporter sa propre nuance. Pour ma part, je ne cherche pas à être son reflet : je me fais l’écho de son dialogue éternel — mais à travers ma voix, avec mon cœur.
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